Tandis que les Oroungous drainaient presque tout le commerce de l’Ogooué et de la Basse Ngounié, les Nkomis, plus au sud, se faisaient les intermédiaires des populations Eshiras, Apindjis et Aponos. Ce fut vers la même époque et apparemment par la même route suivie par les Oroungous que les Nkomis débouchèrent ans le Bas Ogooué, en amont de ces derniers. Ils trouvèrent là une série de lac : Avanga, Mandjé, Anangué, Alombié, Ivandé. Ils s’y établirent et descendirent même jusqu’à la lagune du Fernan Vaz où se fixa le clan des Avandjis, tout près de la rivière Onwanga-Lowié et du mont Mogo, à un endroit nommé Andendé. D’autres bandes de Nkomis firent irruption par le Néchoanga ou par le Rembo-Nkomi. Jusqu’en ces derniers temps, les Nkomis, en particulier ceux du Fernan Vaz, avaient un chef dont l’autorité s’étendait sur toute la tribu. Il s’appelait Ré-Nima. Son suppléant ou premier ministre se nommait Akaga. Le dernier des Ré-Rima fut un missionnaire, le R.P. Bichet, fondateur de la mission de Sainte Anne du Fernan Vaz. Sa très grande connaissance du pays et ses généreuses libéralités le firent choisir pour ce poste envié. Ce fut en 1897, le 26 juillet, fête patronale de la station, que l’intronisation solennelle eut lieu. Rassemblés dans la cour de la mission, les Nkimis entouraient leur nouveau chef trônant sur un petit siège indigène, l’ « êka », recouvert d’un voile blanc, ayant à côté de lui le « nkendo » ( cloche en fer ), symbole de la royauté. Un des premiers orateurs du pays, habillé de blanc, prit la parole au nom de la tribu. Il félicita ses compatriotes de leur heureux choix et souhaita à l’lu une longue vie et un règne prospère, lui recommanda d’être bon envers ses nouveaux sujets et de ne pas y regarder de trop près pour faire des cadeaux. Après les acclamations d’usage et elles furent enthousiastes, le R.P. Buléon ( devenu plus tard évêque du Sénégal) parla au nom du Père Bichet, rappela aux Nkomis tout ce que les missionnaires avaient fait pour eux depuis une dizaine d’années et leur recommanda d’être désormais plus fidèles à mettre en pratique les enseignement de leur Ré-Nima. L’intronisation se termina par de nouvelles et plus longues acclamations, puis quelques hommes vigoureux soulevant dans leurs bras leur nouveau souverain et ses lieutenants, les portèrent en triomphe autour de la cour en chantant et en battant des mains. Par l’élection de son supérieur, la mission du Fernan Vaz (Odimba) était devenue le premier village des Nkomis. L’autorité du Ré-Nima était en effet très grande, du moins autrefois. Entouré des principaux chefs, ses subalternes, il jugeait les grandes causes. Ses décisions étaient irrévocables, même quand il condamnait mort. De temps à autre, une immense affluence de peuple se pressait dans la plaine d’Ondjingo, dans la direction de Mpando. C’étaient les grandes assises où les palabres importants étaient réglés. Tout coupable condamnés à mort était exécuté sur place par le Ré-Nima lui-même, qui devait lui trancher la tête d’un seul coup de sabre. Le cadavre est ensuite livré à la famille, mais la tête restait suspendue au milieu de la savane pour servir d’avertissement à ceux aui auraient été tentés de mal faire. On ne prenait pas autant de peine pour esclave coupable ; il était jeté au fond du lac avec une pierre au cou. Si e condamné n’était pas jugé digne de mort, on se contentait de lui couper les cartilages du nez ou des oreilles ( en 1908, un chef même du village Agnambyé, situé au bord de la mer, non loin du cap Sainte Catherine à qui l’on avait coupé les deux oreilles, pour »des folies de jeunesse ». La solennité de ces assises n’empêchait certes pas toute injustice, du moins elles inculquaient aux Nkomis le respect des us et coutumes du pays. Cette région du Fernan Vaz est peut être la plus giboyeuse de tout le pays gabonais. Les gorilles, les chimpanzés, les cynocéphales et toutes sortes de singes, les antilopes, les gazelles, les sangliers, les bœufs sauvages, les éléphants, sans oublier la panthère, abondent dans la forêt ou dans les grandes plaines d’Agnambyè, Mpando, Olenda, Ozori et Animba. Les lacs, sillonnés sans cesse par les hippopotames, les crocodiles et les lamantins fournissent étalement une grande quantité de poissons. Si maintenant nous quittons le pays des Nkomis pour descendre plus au sud, nous rencontrons l’habitat des Ngovés. Disséminés sur les bords de la lagune d’Iguéla, dans le Rembo-Ngové et le Rembo-Rabi, cette race est peu nombreuse et tend de plus en plus à se mélanger aux Nkomis. Leur langue, pourtant bien différente, aurait plus d’analogie avec celle des Eshiras. A côté d’eaux se trouvent les Baloumbous, également eshiras par la langue et les coutumes. Ils s’étendent deans les envvions de Setté-Cama et la lagune Ndougou, en dehors de la ligne de démarcation entre le Gabon et le Loango. Source du texte : http://www.gabonforever.com/Les%20Nkomis.htm