Voisins des Ishogos au nord ouest, les Ivéas, Baviaou Evia ( Evia c’est le vrai nom de la tribu : Ivéa et Bavia ne sont que des appellations étrangères. ) ont beaucoup d’affinité avec ces derniers. Comme ces derniers, ils prétendent venir des bords de la mer, du voisinage des Mpongoués, d’où les attaques incessantes des premiers trafiquants les auraient chassés. Mais au lieu de traverser l’Ogooué, ils auraient paraît-il préféré descendre ce fleuve pour remonter ensuite la Ngounié jusqu’en amont des chutes de Samba, où s’établit leur premier village, Boualé ( ce village signalé par de Compiègne et Marche, en 1874, existait déjà en 1866, lorsque les maisons anglaises de Libreville installèrent leurs premiers comptoirs dans la Ngounié. Il n’a été abandonné que depuis très peu de temps vers 1921). Il n’existe plus à l’heure actuelle, mais c’est de là que les Ivéas rayonnèrent dans l’intérieur du pays. La Ngounié, à cet endroit, est absolument impraticable. Sur une longueur de plus de trente kilomètres, ce n’est qu’une suite d’îlots rocheux, de chutes et de rapides. Le bruit ininterrompu du flot s’écrasant sur les blocs de pierre, les débris d’arbres rejetés par le courant et venant se broyer dans les rapides donnent à toute cette région un aspect sauvage et impressionnant. Un anachorète trouverait difficilement un endroit plus propice à la prière et au recueillement. Boualé fut pendant longtemps le centre des Ivéas. N’osant pas s’aventurer sur la rive opposée de peur des Akélés, ils restèrent là, tandis que de l’autre côté, les Akélés, eux aussi craignant les Ivéas, ne voulaient pas traverser le fleuve. Cette situation ne pouvait durer indéfiniment. Ayant besoin de terrains plus fertiles pour leurs plantations, les Ivéas se risquèrent sur la rive gauche et réussirent, après bien des combats et des pourparlers à refouler les Akélés vers le Haut-Savo et la Bondolé. Ils construisirent alors le grand village de Ndombo à Kombé qui, dans la suite, donna naissance à cinq ou six autres villages. Les Ivéas étaient maîtres du pays depuis bien des lunes, lorsqu’une nouvelle tribu surgit à leurs côtés, les Eshiras. Source du texte :
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