Si nous nous en rapportons aux observation des plus anciens missionnaires, les Fangs ou Pahouins ( ce mot n’est qu’une corruption du mot Fang sont les autres dialectes ont fait Mapang, Pango, Pangoué, Pamou, Pamoué, Mpanwin et finalement Pahoin en français ) seraient apparus pour la première fois dans l’estuaire du Gabon entre 1850 et 1860 peu après, on constate leur arrivée sur divers autres points de la côte : le Mouni, la Mondah et les grandes routes fluviales comme l’Ogooué, le Como, le Remboué possèdent de nombreux villages fangs. Tous ces points sont pourtant occupés depuis longtemps par d’autres races : Mpongoués, Sékés, Akélés, Gengas, races qui devant l’invasion de la nombreuse et turbulente tribu Fang, ou laisseront le champ libre pour se retirer vers le sud, ou se resserreront dans de petits espaces. Les Mpongoués, entre autres, ne cédèrent pas. En possession du territoire qui s’étendait alors de la pointe de Santa-Clara ( Akouengo ) jusqu’au Como, et du Como à la pointe Pongara ( Ompom w’igala ), forts des traités passés avec la France e 1843, ils restèrent dans la contrée où s’élève actuellement Libreville, chef-lieu de la colonie du Gabon. Leur arrivée dans l’estuaire était d’ailleurs fort ancienne. Les traditions des plus vieilles familles nous indiquent la première moitié du 18mè siècle ou la fin du 17è. Le vieux roi Denis Rapontchombo, décédé en 1876, presque centenaire, pouvait déjà diriger seul sa barque sur la mer, lorsque des marchands anglais apportèrent à son père la nouvelle de la mort du roi de France, l’infortuné Louis XVI ( 1793 ). Or, Rapontchombo était né à Denis même, aisi que son père R-Mboko et son grand-père, Ré-Sakouélé.c’est son aïeul, Ré-Ntori, qui vint de l’intérieur. La généalogie des Agékazas et celle des Agoulambas ou Agouékandas, laisseraient même supposer que l’arrivée des Mpongoués eut lieu à une date encore plus reculée. On compte en effet, cinq générations chez les Agékazas et six chez les Agoulambas, au lieu de quatre chez les Assigas, depuis l’établissement de la tribu sur la côte jusqu’à l’occupation française. Avant l’arrivée des Mpongoués, l’estuaire du Gabon était habité par les Ndiwas, d’où le nom d’Arongo, M’bé-Ndiwa, sous lequel il était désigné. Ces Ndiwas constituaient-ils une peuplade à part ou simplement un clan Mpongoué ayant précédé le reste de la tribu dans son exode vers la mer ? Il est impossible de le déterminer au juste. Les renseignements que nous avons pu recueillir n’existent plus qu’à l’état de légendes, entre autres celle où l’on raconte que les hommes de cette tribu seraient sortis du fond de la mer et qu’ils ne craignaient pas de s’aventurer sur l’estuaire avec des nattes en guise de pirogues. Simple et ingénieux hommage rendu sans doute à l’habileté nautique de ces premiers riverains du Gabon. Quoiqu’il en soit, nous pourrons, en rassemblant les souvenirs des vieux, fixer assez exactement les différents oints par où les premiers Mpongoués s’acheminèrent vers la mer. Les Ndiwas aboutirent à l’estuaire par la crique Iményé, en face de l’île Dambé ou Koniké ( Koenig-Eyland des navigateurs hollandais ). Un de leurs villages fut Adompoga et plus tard Nengé-Awoga. Le clan des Agékazas, coupant les sources de l’Assango, déboucha en partie par les affluents de la Mondah, en partie par l’Ikoï, au sud-est de la pointe Ovendo.de là, remontant vers le nord-ouest, ils se séparèrent en dux branches, les Agékazas de Glass et ceux de Louis, Quaben et Kringa. Ce clan est le plus nombreux qui existe encore. De même, les Agoungous et les Agouéngilas sortirent par la même rivière Ikoï et par la Mabndja pour s’établir à Awouna. Les Agouenkowas descendirent la Rogolyé pour se fixer à Idonguila. Un de leurs chefs laissa son nom à un des affluents de la Rogolyé, la Gnambour, des Fangs, primitivement rivière de Ré-GnamboL les Adonis prirent possession de l’île Dambé. Les Abandjas habitèrent les rives de l’Igombiné.les Agoulambas, venus par le Como et la Maga, se dirigèrent vers le Remboué, la Mbilagone, l’Avazé et l’Igoumé. Leurs trois grands villages furent Angomboué, Ayilé et Avéro, qui eurent les premiers l’honneur de trafiquer plus tard avec les Européens. Dans la suite, leurs principaux centres furent Ntche-Ntchouwa ( l’œil de la mer ou vue de la mer, endroit où l’on voit la mer ) et Ngango. Les Agegouas ou Aboundanongos arrivèrent à l’Océan par la rivière Awanié, au-delà du phare deNgomboué. Quant au clan des Awendas, il déboucha d’abord à Massotié, dans la Mondah, où un rocher se serait appelé « Ido gn’Awenda » ( la pierre des Awends ). Nous voyons donc les principaux clans des Mpongoués suivre une marche parallèle le long des rives de l’estuaire sans jamais s’aventurer à le traverser. Peu habitués à la navigation, puisque venant de l’intérieur, les immenses espaces d’eau les effrayaient. Ce n’est pas précisément cela qui confirmerait l’hypothèse émise plus haut, faisant des Ndiwas dont la légende redit le exploits nautiques une des premières famille Mpongoués établies sur la côte. Les Mpongoués avaient trop peur des excursions sur l’eau, et les consultations des sorciers, les incantations des mânes, les rites nombreux précédant les actions graves, tout cela était religieusement accompli avant tout voyage en pirogue. « Les Mpongoués, comme le fait remarquer le R.P. Gautier dans son introduction à la grammaire mpongoué, n’eurent vraisemblablement jamais de chef unique, si ce n’est au début de leur histoire, mais une série de patriarches. Parmi tous ces « agas » (au singulier Oga, chef de tribu ou de famille), il y en eut, dans le cours des âges, qui eurent plus ou moins d’influence, qui furent plus ou moins redoutés : tel le mani du 17è siècle, tel Rasoundji ou King-Georges du temps de Bodwich, et tel enfin Kowé Rapontchombo ou le roi Denis. Chaque année, à la bonne saison, les aga, ou chefs des différentes familles se réunissaient au centre de la population, dans l’île Mbini ( ou Perroquet ).Là, se tenaient les assises de la tribu et se traitaient les affaires importantes. Source du texte :
http://www.gabonforever.com/Les%20Mpongoues.htm